Gabon : Coup d’État ou “Révolution de Palais” ? L’Opposition S’Exprime et la Communauté Internationale S’Interroge

Suite au renversement du pouvoir en place au Gabon, les débats font rage pour savoir si l’événement marque un véritable coup d’État ou une “révolution de palais”. Albert Ondo Ossa, candidat unique de l’opposition lors du dernier scrutin, prend position et appelle la communauté internationale à agir.

Contexte et Déroulement des Événements

Le 30 août 2023, le Gabon a connu un bouleversement politique majeur avec le renversement du président Ali Bongo Ondimba. Le général Brice Oligui Nguema, cousin éloigné du président déchu et commandant en chef de la garde républicaine, a été désigné par les militaires pour prendre la tête de ce qu’ils appellent un pouvoir de “transition”.

Albert Ondo Ossa : “Ce n’est pas un coup d’État, c’est une révolution de palais”.

Ces mots ont été prononcés par Albert Ondo Ossa, l’opposant gabonais et candidat unique lors du scrutin présidentiel du 26 août 2023. Selon lui, la famille Bongo continue de tirer les ficelles du pouvoir, et la nomination de Brice Oligui Nguema n’est qu’un leurre. Il décrit ce dernier comme un “sous-fifre” du système Bongo.

Élection Présidentielle et Déclencheur du Coup

Les événements récents surviennent dans un contexte électoral tendu. Moins d’une heure après l’annonce de la réélection de Ali Bongo Ondimba avec 64,27% des suffrages, le renversement a eu lieu. Albert Ondo Ossa va jusqu’à qualifier les Bongo de n’ayant “jamais gagné aucune élection”, accusant ainsi la famille de se maintenir au pouvoir par des “coups d’État”.

Appel à la Communauté Internationale

Albert Ondo Ossa interpelle la communauté internationale et spécifiquement la France. Il souhaite que des actions soient prises pour revenir à “l’ordre républicain” et demande de “condamner ce qui s’ensuit, à savoir effectivement la transition”.

Nouveau Chef de la Transition : Qui Est Brice Oligui Nguema ?

Réputé mesuré et populaire, Brice Oligui Nguema était le commandant en chef de la garde républicaine. Depuis sa prise de fonction en 2020, il a notamment amélioré les équipements de cette unité. Il a déclaré qu’Ali Bongo Ondimba avait été “mis à la retraite” et est désormais un “Gabonais normal, comme tout le monde”.

Enjeux et Répercussions Futures

Le général Oligui Nguema doit être intronisé lundi en tant que président d’un pouvoir de “transition” à la durée encore indéterminée. Cependant, l’opposition exhorte les putschistes à reconnaître la “victoire” de son candidat à la présidentielle.

L’opposant Albert Ondo Ossa a affirmé avoir été à Paris et “prévenu de tout ce qui allait se passer”, ajoutant une couche de mystère sur les événements actuels et futurs au Gabon.

Influence Étrangère et Préoccupations Géopolitiques

La situation politique du Gabon attire l’attention de puissances étrangères, notamment la France et la Chine, qui ont des intérêts économiques et stratégiques dans le pays. Le pétrole, l’exploitation forestière et les minéraux sont des secteurs clés pour ces nations. La prise de position de la France sera particulièrement scrutée, étant donné son histoire coloniale et ses liens étroits avec la famille Bongo.

Mobilisation Citoyenne

Voix du Peuple Pendant ce temps, la société civile gabonaise reste active et engagée. Les réseaux sociaux bruissent de discussions sur les événements, et des manifestations pacifiques se sont organisées pour demander une transition démocratique. La jeunesse gabonaise, en particulier, semble déterminée à avoir son mot à dire dans le processus de transformation politique du pays.

Rôle de l’Union Africaine

L’Union Africaine (UA), souvent critiquée pour son inaction face aux crises politiques sur le continent, se trouve à un moment critique. Une intervention constructive de l’UA pourrait non seulement aider à stabiliser la situation au Gabon, mais aussi servir de modèle pour d’autres crises politiques en Afrique.

Notre Avis

Nous pensons que les événements au Gabon ne peuvent pas être réduits à une simple dynamique de pouvoir interne. Le contexte géopolitique, l’implication de puissances étrangères et le désir palpable du peuple gabonais pour une transformation démocratique sont des éléments qui s’entrecroisent et complexifient la situation. C’est un moment charnière pour la gouvernance en Afrique; un test non seulement pour les institutions gabonaises, mais aussi pour des organisations régionales comme l’Union Africaine. La question qui demeure est de savoir si ce bouleversement sera l’impulsion nécessaire pour un changement véritablement démocratique ou s’il ne fera que perpétuer un système oligarchique déguisé en démocratie. Dans tous les cas, le peuple gabonais mérite mieux que des jeux de pouvoir qui sacrifient la stabilité et le progrès. Nous appelons donc la communauté internationale à agir de manière responsable et concertée.

À Retenir : 

🌍 Influence de puissances étrangères comme la France et la Chine.

📣 Mobilisation active de la société civile gabonaise pour la démocratie.

🌐 Rôle potentiellement crucial de l’Union Africaine dans la résolution de la crise.

🗳️ Divergences entre l’opposition et le nouveau pouvoir de “transition” sur la légitimité électorale.

🕊️ Appel à la communauté internationale pour stabiliser la situation.

Les récents bouleversements au Gabon sont plus qu’une simple querelle de palais ; ils soulèvent des questions profondes sur l’avenir de la démocratie en Afrique et sur l’engagement de la communauté internationale. Ce n’est pas simplement le Gabon qui est à un carrefour, c’est aussi l’ensemble du continent africain.